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Évaluation d’une récession

La rumeur court que l’économie canadienne pourrait connaître une récession au cours de l’année 2024 – et ça pourrait arriver! On a commencé à parler de cette éventualité de façon persistante en 2023, lorsque le taux d’inflation au Canada a atteint les plus hauts niveaux enregistrés depuis des décennies[1]. Puis cela a empiré avec les nombreuses hausses des taux d’intérêt qui ont fait grimper les montants à payer pour rembourser un prêt ou un prêt hypothécaire, jusqu’à ce qu’ils grimpent plus haut que jamais en 20 ans[2]. La rumeur a pris encore plus d’ampleur, lorsque les données ont révélé que la production économique commençait à s’essouffler. Et malgré tous ces signaux, nous ne sommes toujours pas officiellement en récession.

Alors, pourquoi ne sommes-nous toujours pas en récession? Même s’il est facile d’utiliser ce terme pour décrire tout ralentissement économique important, la définition technique d’une récession correspond à une chute du produit intérieur brut ou du PIB (soit la valeur marchande de tous les biens et services produits par un pays au cours d’une période donnée) pendant au moins deux trimestres consécutifs (soit environ six mois). Ainsi, les experts ne déclarent pas une récession dans un pays, si celui-ci ne connaît qu’un seul trimestre de PIB négatif, surtout si certains de ses principaux secteurs de l’économie se portent bien et poursuivent leur croissance.

Examinons de plus près les différents éléments qui contribuent à une récession – et qui en sont souvent la cause.

Chômage

Les craintes d’une récession imminente s’intensifient souvent, lorsque les taux de chômage commencent à grimper. En effet, dans un contexte de ralentissement économique, certains employeurs décident de réduire la taille de leur effectif, afin de diminuer leurs dépenses. Cette méthode entraîne un effet domino : comme moins de gens travaillent, moins de gens sont payés. Ils peuvent donc moins dépenser, ce qui pèse lourd sur une économie déjà en difficulté.


Dépenses de consommation

Quelle que soit leur situation professionnelle, les personnes confrontées à une récession se sentent obligées de réduire leurs dépenses, car le ralentissement économique peut avoir des effets dévastateurs sur leurs finances. La perspective d’une inflation persistante, de pertes d’emploi massives et de coûts d’emprunt plus élevés incite les consommateurs à moins dépenser et à se serrer la ceinture en prévision d’une période plus difficile.


Obtention du crédit

Un autre signe d’une récession imminente est la difficulté d’obtenir un prêt ou du crédit en raison d’un examen plus minutieux et plus strict des demandes.  En fonction de leur note de crédit, de leur situation professionnelle actuelle et de leur capacité à respecter les conditions de paiement, les emprunteurs peuvent avoir plus de difficultés à obtenir un prêt considérable pour acheter une nouvelle voiture, rénover leur propriété ou effectuer d’autres achats importants. Les difficultés d’accès au crédit signifient que les consommateurs n’ont plus l’argent nécessaire pour stimuler l’économie, ce qui assombrit les prévisions financières déjà peu réjouissantes.


Immobilier

Le marché immobilier canadien est en pleine effervescence depuis des années, mais les activités de ventes habituelles ont commencé à ralentir à cause de la récente période d’incertitude économique et du coût plus élevé des emprunts. Lorsque les taux d’intérêt et les taux hypothécaires augmentent, les consommateurs font preuve de prudence avant d’investir un montant considérable, comme ce serait le cas pour acheter une maison. De plus, face à cette incertitude économique, un moins grand nombre de personnes veulent vendre leur propriété (à moins qu’elles n’y soient contraintes par l’incapacité de payer leurs factures), ce qui contribue au ralentissement du marché et à la baisse de la valeur des biens immobiliers et de la valeur nette des propriétés. La stagnation du marché de l’immobilier indique clairement que l’économie est en période de transition.


Volatilité des marchés

Le rendement des marchés boursiers permet d’évaluer la probabilité d’une récession. La chute du cours des actions témoigne d’une perte de confiance des consommateurs dans les valorisations du marché. La volatilité des marchés inquiète également les investisseurs, qui peuvent se sentir inquiets ou angoissés. Certains, qui craignent que les choses n’empirent avant de s’améliorer, peuvent aller jusqu’à vendre leurs avoirs à perte ou se tourner vers des placements plus prudents. Et cela peut accentuer la pression à la baisse sur les valeurs marchandes et entraîner un marché baissier – qui se définit par un état de faible investissement et d’activité du marché moins fréquente et moins rentable.

D’un autre point de vue, la baisse de la valeur des actions est l’occasion parfaite d’acheter un plus grand nombre d’actions à des prix moins élevés. En faisant preuve de patience et en adoptant une approche d’investissement à long terme, les actionnaires peuvent voir la valeur de leurs actions remonter la pente et atteindre de nouveaux sommets pendant que l’économie se stabilise.


Petites entreprises

Les petites et moyennes entreprises sont considérées comme l'épine dorsale de l’économie canadienne. Mais elles sont également très vulnérables aux récessions. Le ralentissement des affaires en période difficile peut contraindre ces entreprises à diminuer leurs effectifs et à limiter les investissements dans leur secteur d’activités pour leur permettre de rester à flot. Cette situation peut avoir des répercussions sur l’ensemble des communautés, qui peuvent être confrontées à des difficultés de reprise, si leurs petites entreprises subissent d’importants préjudices financiers.


Actions gouvernementales

Les gouvernements assument habituellement la responsabilité des récessions, tout en adoptant des mesures et en mettant en place des stratégies pour limiter les dommages économiques et améliorer la situation. La Banque du Canada (BdC), une société d’État indépendante, a le pouvoir de stimuler l’économie (comme elle l’a fait pendant la pandémie de la COVID-19 en réduisant ses taux d’intérêt, afin d’aider les entreprises à rester à flot) ou de lutter contre l’inflation galopante en augmentant son taux d’intérêt directeur, comme elle l’a fait de mars 2022 à juillet 2023.

Une hausse des taux d’intérêt, surtout si elle est faite de façon draconienne, peut freiner les dépenses des consommateurs faisant augmenter l’inflation.  C’est l’approche qu’a adoptée la BdC, lorsqu’elle a relevé son taux de financement à un jour à dix reprises en 15 mois, afin de ramener le taux d’inflation vers la fourchette cible de la banque, c’est-à-dire autour de 2 % à 3 %. Même si cet objectif a été récemment atteint, la BdC a maintenu son taux de financement à un jour à 5 % pendant près d’un an[3]. 

Toutefois, la hausse rapide des taux d’intérêt peut également plonger l’économie dans une récession. Comme les investisseurs doivent faire face au taux d’inflation le plus élevé jamais enregistré au Canada depuis près de 40 ans[4] et aux taux d’intérêt les plus élevés depuis plus de 20 ans[5], ils utilisent une plus grande partie de leur revenu pour rembourser leurs prêts hypothécaires et leurs autres prêts. Ils ont donc moins d’argent pour leurs autres besoins essentiels. Selon la banque centrale, l’objectif est de stabiliser la relation entre l’offre et la demande.



Selon l’enquête semestrielle de la Banque Manuvie sur la santé financière, publiée en novembre 2023, 84 % des Canadiens pensent que le pays est déjà en récession ou tombera en récession au cours de l’année 2024[6]. Cependant, selon une autre enquête réalisée à la fin de 2023, 25 % des répondants canadiens n’étaient pas préoccupés par le risque d’une récession cette année, un pourcentage qui n’était que de 15 % l’année précédente[7]. Cette diminution des préoccupations indique que plus de Canadiens sont conscients de la résilience persistante de l’économie, ce qui, selon eux, diminue les risques de tomber en récession au cours de l’année 2024.

Regard sur le passé et sur l’avenir

Déclarer officiellement qu’un pays est en récession exige beaucoup de calculs et de réflexion. Le simple fait de suggérer la probabilité d’une récession peut créer de l’anxiété pour les personnes et les entreprises et avoir des répercussions sur l’économie en général. En même temps, certains facteurs économiques, comme l’inflation, peuvent être si considérables qu’une récession devient le seul remède qui permet d’aider l’économie à se stabiliser. Quoi qu’il en soit, les récessions surviennent de temps à autre et, à en juger par les données historiques, elles sont souvent suivies par des périodes de bonne croissance financière.

Tant que l’idée d’une récession possible persistera, la préparation à cette éventualité restera l’une des meilleures décisions financières. C’est pourquoi il est si important de parler avec un conseiller qui peut vous aider à trouver les meilleures stratégies, afin de vous aider à atteindre vos objectifs à court et à long terme – et pour vous protéger en période d’incertitude économique.

 

[1] Average inflation rate and bank rate in Canada from January 2018 to November 2023 – Statista (en anglais seulement)

[2] Taux d’intérêt de la Banque du Canada – wowa.ca

[3] Average inflation rate and bank rate in Canada from January 2018 to November 2023 – Statista (en anglais seulement)

[4] Canada inflation rate 1960-2024 – Macrotrends (en anglais seulement)

[5] Canada interest rate – Trading Economics (en anglais seulement)

[6] Enquête sur la santé financière, automne 2023 – Banque Manuvie

[7] Number of Canadians worried about a recession drops from last year – BNN Bloomberg (en anglais seulement)